Le mariage chrétien à l’heure d’Amoris laetitia

SE PRÉPARER AU MARIAGE AVEC DES ENFANTS

Ce que dit le Rituel

À plusieurs reprises, le Rituel évoque les enfants à venir (à moins que les époux soient trop avancés en âge) :

le dialogue initial : par ex, « Êtes–vous prêts à accueillir les enfants que Dieu vous donne et à les éduquer selon l’Évangile du Christ et dans la foi de l’Église ? ». (Rituel n°158)
la bénédiction nuptiale : par ex, « que leur union soit féconde, qu’ils se conduisent en parents justes et bons, et que tous aient la joie de voir les enfants de leurs enfants ». (Rituel n°177)
la bénédiction finale : par ex, « qu’ils aient la joie de participer à ton amour créateur et puissent ensemble éduquer leurs enfants » puis « qu’ils voient grandir en paix leurs enfants, qu’ils aient le soutien d’une famille heureuse ». (Rituel n°288)

Aujourd’hui, dans notre diocèse, il est fréquent que les couples cheminent vers le mariage en ayant déjà des enfants. C’est précisément la raison pour laquelle le Rituel comporte la formule « les enfants que Dieu vous donne », et non « vous donnera » : elle permet d’englober les différentes situations.

Associer les enfants à la préparation ?

Il est important qu’une réflexion de couple soit menée indépendamment des enfants.

Pour ouvrir à l’amour de Dieu, on pourra avec les futurs mariés relire l’histoire du couple jusqu’à l’accueil de leur(s) enfant(s) : qu’est-ce que cela a changé dans leur vie ? Qu’est-ce que cela leur a fait découvrir de Dieu, le cas échéant ? Comment cela a-t-il dévoilé leur capacité à donner, s’émerveiller, éduquer ? Quelles limites se sont déclarées ? Comment cela a-t-il changé (ouvert ?) leur relation ou l’a rendue plus difficile ?

On insistera alors sur l’engagement pris d’élever les enfants dans la foi de l’Église : comment l’envisagent-ils ? En ont-ils déjà discuté ensemble ? Qu’est-ce qui leur paraît essentiel ? Quelles difficultés leur apparaissent ? Comment l’Église peut-elle les aider ? On présentera les différentes ressources à la disposition des parents. Par exemple, l’éveil à la foi, la catéchèse … en lien avec la paroisse, la participation à des événements diocésains ou paroissiaux pour les familles, mais aussi la prière en famille (27), sous différentes formes (un témoignage sera bienvenu), des échanges avec d’autres familles que l’on sait être chrétiennes, la participation à un groupe de partage sur la vie et la foi chrétienne... Toutes ces suggestions doivent être proposées avec délicatesse.

Comment les associer pendant la célébration ?

Selon certaines pratiques du Moyen Age, un enfant né avant le mariage de ses parents pouvait être associé à la bénédiction de ses parents en prenant place sous le voile nuptial étendu au-dessus d’eux. Parce que l’arrivée des enfants jusqu’à une date récente a le plus souvent suivi le mariage des parents, rien n’est prévu pour les enfants durant la célébration. Ils peuvent accompagner leurs parents lors des processions d’entrée et de sortie et avoir une place privilégiée auprès des témoins lors de la célébration du sacrement.

On évitera toutefois de les faire interférer avec l’échange des consentements, qui concerne exclusivement les époux...

Après la célébration

La présence d’enfants peut être un moyen pour garder des liens avec le couple qui vient de se marier, par les propositions d’annonce de la foi (catéchisme), la liturgie (messe des familles) ou des groupes de parole (notamment sur les questions éducatives comme le mettent en avant les Chantiers éducation des AFC).

Mariage et baptême des enfants le même jour ?

Pour des raisons de commodités, financières ou autres, des couples demandent parfois à ce que soit célébré le baptême de leur(s) enfant(s) le jour de leur mariage.

La Commission épiscopale française de liturgie et de pastorale sacramentelle a publié en 1994 des « Points de repère en pastorale sacramentelle » pour les sacrements de l’initiation chrétienne et pour le sacrement de mariage (28). Dans la partie consacrée au baptême des petits enfants, ce texte donne des repères précis pour répondre à la demande de célébration de baptême et de mariage ensemble :

« Célébrer les deux sacrements ensemble ne peut qu’amener à dévaluer l’un ou l’autre. La règle doit donc être de célébrer les deux sacrements à des dates différentes, et de faire une préparation propre à chacun d’eux. Si cela n’est vraiment pas possible, il faut maintenir l’exigence de préparations séparées, et célébrer les sacrements l’un après l’autre. On célébrera d’abord le mariage en suivant le rituel dans son intégralité et en soulignant que le mariage prépare les époux et les appelle à être de bons éducateurs de la foi de leur enfant. On célébrera ensuite le baptême en suivant tout le déroulement de la liturgie. Ce type de célébration doit rester absolument exceptionnel. »